Hommage posthume d’Haïti à Monsieur Amadou Mahtar M’Bow, premier Directeur général africain d’une organisation internationale, UNESCO

Vendredi 13 Décembre 2024.-Suite à la réunion sur la revue du portefeuille de la
coopération entre le Ministère de la Culture et de la Communication (MCC) et l’UNESCO
également dans le sillage de la « Journée de reconnaissance de l’excellence académique»
pour honorer les lauréats nationaux organisé par le Ministère de l’Education Nationale
et de la Formation Professionnelle (MENFP), sous le haut patronage de la Primature,
l’Etat haïtien à travers le Ministère de la Culture et de la Communication veut rendre un
hommage posthume à Monsieur Amadou Mahtar M’Bow (1921 – 2024), premier
directeur général africain d’une organisation internationale- l’UNESCO et l’un des piliers
de la coopération entre Haïti et cette Institution onusienne.
A travers le MCC, Haïti exprime sa dette de reconnaissance envers ce grand ami du
patrimoine haïtien. Monsieur M’Bow a été la cheville ouvrière du premier projet phare
de l’UNESCO dans la Caraïbe, notamment celui de la « Préservation et mise en valeur
des monuments historiques : Citadelle, Site de Sans Souci, Site Fortifié des Ramiers
(HAI /79/011- HAI/87/003) pour la période 1979- 1991.
Cette Joint-venture réussie de l’ISPAN, du PNUD et de ‘UNESCO a ouvert la voie à
l’inscription du « Parc National Historique Citadelle, Sans-Souci, Ramier », deuxième
monument classé dans la région caraïbe au Patrimoine Mondial (1980).
Ceci a consolidé ainsi Haïti comme un leader dans la réalisation de l’inventaire des monuments. Ce
leadership a été bénéfique aux états anglophones de la région qui ont profité de notre expertise dans le cadre de leurs travaux de préservation et l’inscription de leurs monuments au patrimoine mondial. Tout ce succès a été supporté par Monsieur M’Bow.
Né à Dakar (Sénégal) en 1921.ll fut un petit paysan du Sahel africain qui a fréquenté l’école coloniale, coranique et qui est devenu un politicien très emblématique dans son pays.
Il a été à tour de rôle, ministre de l’éducation et de la culture (1957-1958), acteur de la lutte pour l’indépendance de son pays, ministre de l’éducation nationale (1966-1968), sous-directeur général de l’UNESCO pour l’éducation (1970) et directeur général de l’organisation (1974). Monsieur M’Bow a permis l’entrée de l’Afrique et des représentants du continent dans la gouvernance de l’UNESCO.
Il a été à la base du lancement du projet phare de l’UNESCO « l’Histoire générale de l’Afrique» dont
l’objectif était de combler l’ignorance sur le passé africain et de sa diaspora.
sur son administration que les premières ratifications de la Convention du patrimoine mondial ont été reçu y compris celle d’Haïti, ainsi la compilation des
premiers sites sur la liste du patrimoine mondial (1978), Il a initié les premières réflexions conduisant à la création du Comité intergouvernemental pour la promotion du retour de biens culturels à leurs pays d’origine ou de leur restitution en cas d’appropriation illégale, également les travaux débouchant sur le Programme international pour le développement de la communication (PIDC,1981), et aussi la
désignation des premières biosphères.
Le MCC tout en voulant remercier à titre posthume Monsieur M’Bow pour son action en faveur du patrimoine national haïtien, veut proposer à titre de modèle son parcours aux écoliers, aux étudiants, aux jeunes cadres du MCC, de la Fonction publique et à la nation haïtienne.
Par son élection à la direction de l’UNESCO en 1974, Il a ouvert la voie aux dépossédés, aux méprisés, aux ignorés du monde. En ce sens, il a cristallisé, à l’UNESCO et sur la scène internationale, les idéaux de la révolution de 1804.
Il a permis de comprendre et d’appliquer avant la lettre le principe du Programme de développement
durable à l’horizon 2030 et des objectifs du développement durable de « ne pas laisser personne de côté ».