Port-au-Prince le 23 septembre 2021.- « Pou yon lekòl tèt ansanm », c’est le thème choisi par la ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle, Marie Lucie Joseph, pour l’année scolaire 2021-2022. Placée sous le signe de la solidarité éducative, cette rentrée s’annonce difficile, en raison du contexte socio-économique et de l’impact du séisme du 14 août écoulé sur les infrastructures scolaires dans le Grand Sud, interpelle l’ensemble des acteurs pour sa réussite, selon la titulaire du MENFP.

C’est à l’école nationale Argentine Bellegarde à Port-au-Prince que s’est déroulée la traditionnelle cérémonie symbolique de lancement de l’année scolaire en présence des plus hautes autorités du pays et des cadres du ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), le 21 septembre 2021, 24 heures après le « Jour de Dessalines », consacré le jour de la naissance du père fondateur de la patrie, célébré pour la première fois en Haïti.

Présidée par le Premier ministre, Dr. Ariel Henry, cette cérémonie marque le lancement officiel de l’année académique 2021-2022 dans les sept départements non affectés directement par le séisme dévastateur du 14 août, en attendant la reprise attendue dans les trois autres départements du Grand Sud, le 4 octobre prochain.

Ne pas mélanger politique et éducation

Dans son intervention, le chef du gouvernement a salué le courage et la détermination des parents à accompagner leurs enfants pour le retour à l’école : « Manman ak papa pitit peyi D Ayiti, respè pou nou ! Respè pou kouraj nou ! Respè pou detèminasyon nou ! Respè pou nou tout ki kwè timoun yo, se avni peyi a ».

Appelant tout un chacun à respecter l’école, le Premier ministre invite à ne pas mélanger les activités éducatives avec la politique : « Nou paka chita nan fè politik ak edikasyon pitit nou yo !Fòk nou bay lekòl la yon chans ! ». Considérant l’importance de l’école pour l’avenir des jeunes, il invite chaque acteur à assumer ses responsabilités pour la protection des intétêts de nos élèves et de l’école: « Lè tout yon pèp mete espwa li sou lekòl pou chanje lavi li, sa vle di fòk tout moun fè efò pou lekòl la mache pi byen. Se pou tèt sa jodia, ma p mande tout pèsonèl ki travay nan sektè edikasyon an pou yo fè efò pou lekòl yo mache pi byen ». Fòk tout moun pran responsabilite yo, a insisté le chef de la Primature.

Il en a profité, par ailleurs, pour exprimer sa reconnaissance patriotique envers les enseignants, les inspecteurs et les directeurs d’école qui se donnent dans la formation de la jeunesse, tâche qui suppose amour et patience.

Régulariser la situation des enseignants

Dr. Ariel Henry a aussi une pensée spéciale pour ceux qui travaillent dans des conditions irrégulières appelant la ministre de l’Education nationale à régulariser cette situation et en faire une priorité : « Au-delà de ma plaidoirie pour un enseignement de qualité, tant dans nos institutions privées que publiques, je demande aux responsables du ministère de prendre toutes les dispositions en vue de normaliser le statut des professeurs en situation irrégulière. C’est un problème récurrent. Il en faut un traitement célère et efficace de ce dossier. C’est inadmissible et même inhumain que nos enseignants continuent à subir ce genre de traitement. Comment, alors, puissent-ils fournir tout le rendement exigé s’ils n’ont pas de lettre de nomination, donc pas de salaire sur plusieurs mois, sur plusieurs années? Madame la ministre, fais-en une priorité ».

Le chef du gouvernement qui soutient une école plus résiliente face aux catastrophes recommande des exercices de simulation avec les élèves de manière systématique de manière à les préparer à affronter les risques sismiques ou autres.

Accompagnement social, gouvernance, réforme curriculaire

Pour sa part, la titulaire de l’Education nationale et de la Formation professionnelle a réaffirmé sa détermination à donner un accompagnement aux élèves à l’occasion de la rentrée scolaire. Elle a annoncé l’activation du programme de dotation de manuels scolaires, de distribution de kits scolaires aux fins de diminuer les débours auxquels sont contraintes les familles les plus vulnérables, surtout en cette période difficile.

En matière de gouvernance, en dépit des entraves du quotidien, la ministre Marie Lucie Joseph a appelé les agents éducatifs, ceux du bureau central du MENFP et des structures déconcentrées, à faire preuve de responsabilité en vue d’améliorer le service public attendu pour la bonne marche de l’école haïtienne.

La ministre entend accorder un regard particulier aux programmes d’études, aux savoirs enseignés, aux modes d’évaluation des apprentissages et aux valeurs qui les structurent. Mme Joseph a souligné aussi l’importance des chantiers curriculaires.

Dans cette perspective, elle a annoncé plusieurs décisions importantes. « Dans les semaines qui viennent, le Cadre d’orientation curriculaire sera publié et largement distribué, le ministère assurera le suivi des expérimentations en cours dans les départements du Centre et de l’Ouest du nouveau curriculum pour le troisième cycle de l’enseignement fondamental et du curriculum consolidé du secondaire rénové. Une attention particulière sera également portée durant cette nouvelle année académique aussi bien aux problèmes récurrents en matière de littéracie et de numéracie au fondamental qu’aux problèmes de mesure de l’efficacité des apprentissages dans les écoles publiques par la mise en œuvre de la quatrième évaluation nationale visant à mesurer les acquis des élèves des écoles publiques en 4eme A.F. et en 7eme A. F. ».

Les annonces concernent également le renforcement des dispositifs d’enseignement à distance qui ont prouvé leur utilité pédagogique durant les périodes troublées par la violence des mouvements politiques ou par les catastrophes naturelles.
En ce qui a trait aux écoles du Grand Sud, la ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle rappelle que le gouvernement maintient le cap et travaille d’arrache-pied pour la reprise des activités scolaires à la date attendue du 4 octobre 2021. La première semaine sera consacrée aux interventions dans le domaine psychosocial, a-t-elle indiqué.

En vue d’atteindre ces objectifs, le numéro Un du MENFP dit miser sur l’action conjuguée des partenaires éducatifs que sont les syndicats d’enseignants, les associations de directeurs d’écoles, les associations de parents d’élèves, les partenaires techniques et financiers, les institutions confessionnelles etc.

Au terme de la cérémonie, le Premier ministre accompagné de plusieurs responsables du MENFP, a procédé à la distribution de kits scolaires sous le regard satisfait de la directrice de l’école nationale Argentine Bellegarde, Mme Marie Urla Holland, très contente que son établissements ait été choisi pour lancer l’année scolaire 2021-2022. Mme Holland qui se réjouit d’accueillir ses plus hautes autorités -en son établissement plus que centenaire mais reconstruit récemment- pour ce premier jour de la rentrée des classes, a lancé un appel à la collaboration de toutes et de tous pour la réussite de l’année scolaire.

Notons qu’à cette cérémonie ont pris part, notamment, le directeur général du MENFP, Dr. Meniol Jeune, le directeur de cabinet de la ministre, Ecclésiaste Télémaque, le directeur de l’enseignement secondaire, Maxime Mésilas, le directeur de l’Enseignement fondamental, M. Thevil Pierrin, le nouveau directeur départemental de l’Education de l’Ouest, M. Jean Ernest Clergé, et ses adjoints.

Comme le veut aussi la tradition, mise à part cette cérémonie officielle déroulée à Port-au-Prince, des activités similaires ont été aussi organisées à l’initiative des directeurs départementaux d’éducation dans les métropoles des autres départements.

Bureau de communication

du MENFP