Port-au-Prince le 8 janvier 2022.- Le titulaire du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) s’est entretenu, ce vendredi 7 janvier 2022, à l’Inspection générale de l’Administration de l’Education nationale, avec plus d’une quarantaine de lycéens et de lycéennes, représentants une vingtaine de lycées des communes de Port-au-Prince, Delmas, Pétion-Ville, Cité-Soleil, Croix-des-Bouquets, Tabarre et Carrefour.

Comme il l’avait déjà fait pour des directeurs des écoles publiques établies dans les zones gravement affectées par la violence armée, le ministre Nesmy Manigat voulait entendre directement ces jeunes apprenants dans l’exposé de leur quotidien, aussi sur ce qui se fait en vrai dans les salles de classe.

Lors de cet exercice de parole libre, ces élèves ont agité une gamme de questions portant sur l’environnement sécuritaire et sanitaire des écoles, les entraves au développement du Secondaire rénové, les conditions enseignantes, la qualité et la disponibilité des manuels scolaires, les cantines scolaires, l’état des bâtis scolaires, la santé mentale et les questions liées à la nonchalance affichée dans l’administration de certains établissements scolaires.

« Pa gen pwoblèm ki pa gen solisyon »

Après que les élèves ont exposé les faits, le numéro un de l’Education nationale a rassuré tout en précisant que l’ampleur de ces défis appelle à une grande mobilisation de l’Etat qui devra s’étendre sur des années. Toutefois, a-t-il souligné, « Pa gen pwoblèm ki pa gen solisyon ».

Au fait, quelques pistes de solutions ont été identifiées. Pour contrer certains méfaits entravant traditionnellement l’apprentissage en milieu scolaire public, le ministre a annoncé pour sous peu la disponibilité de programmes dédiés à l’apprentissage personnel via la plateforme numérique (Lycée 2.0) qui sera accessible « on line » ou « off line ». Elle offrira exclusivement aux élèves du secondaire – tout d’abord ceux des classes d’examens officiels – l’opportunité de continuer à apprendre de façon autonome n’importe où et n’importe quand. Ce dispositif viendra en appui à PR@TIC, une autre plateforme de ressources éducatives et d’apprentissage couvrant tous les niveaux d’enseignement.

Lekòl pa ka tann !

Le ministre Nesmy Manigat a déclaré être convaincu que la salle de classe traditionnelle n’est plus le seul lieu de transmission des savoirs. Se disant, il en a profité pour expliciter l’expression « Lekòl pa ka tann » qui diversifie les lieux, les temps et les modes d’apprentissage en mettant à profit le « No Tech », le « Low Tech », et dans une certaine mesure le « High Tech ».

De plus, il a fait remarquer que la disponibilité de ces ressources pédagogiques numériques ne doit pas être perçue seulement comme une réponse au dysfonctionnement des écoles pour cause d’insécurité ou parce qu’il y a la COVID-19, c’est la direction à prendre. Car, elle engage un apprentissage plus performant et mieux adapté au contexte de l’évolution du monde.

Selon le ministre Nesmy Manigat, « Lekòl pa ka tann » (L’école ne peut pas attendre) est synonyme de tout ce que les apprenants peuvent faire pour occuper leur temps libre dans leur quartier (environnement immédiat), en présentiel (en classe), à distance dans un processus enseignement/apprentissage organisé, mais aussi sur internet. Le MENFP a l’obligation de chercher la bonne articulation de ces quatre éléments afin d’adapter l’école haïtienne aux exigences incontournables du moment.

Distribution de tablettes numériques

En ce qui concerne le présentiel, au moins une tablette, propriété du MENFP, dotée d’un programme d’apprentissage ayant des ressources liées aux disciplines du secondaire, sera confiée en prêt aux élèves du secondaire 4. Il y en aura également pour les enseignants. Ce programme sera implémenté dans les lycées en situation difficile dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.

Une expérience pilote, avec la tablette numérique, appelée encore par le ministre « Livre unique », démarrera à l’occasion de la reprise des activités scolaires au lycée national de La Saline.

Lors de cette rencontre avec les délégués des comités centraux de ces 20 lycées, le ministre Nesmy Manigat était accompagné de deux membres de son cabinet, l’Inspecteur général Louis Fritz Dorminvil et le Coordonnateur du Pôle enseignement et qualité, Joseph Job Maurice, et du directeur départemental d’éducation de l’Ouest, Étienne France Louisseul

Voici la liste des établissements secondaires publics qui étaient représentés à cette rencontre :
le lycée national de La Saline, le lycée national Jacques 1er (Croix-des-Bouquets), le lycée Toussaint Louverture (Port-au-Prince), le lycée Fritz Pierre-Louis (Port-au-Prince), le lycée Horatius Laventure (Delmas), le lycée national de Pétion-Ville, le lycée national Cité-Soleil, le lycée du Cent-cinquantenaire (Port-au-Prince), le lycée Pierre Eustache Daniel Fignolé (Delmas), le lycée Jean-Jacques Dessalines (Port-au-Prince), le lycée Marie-Jeanne (Port-au-Prince), le lycée national de Duvivier (Cité-Soleil), le lycée Georges et Antoine Izmery (Petite Place de Cazeau), le lycée Anténor Firmin (Port-au-Prince), le lycée national de Sibert (Croix-des-Bouquets), le lycée Guy François Malary (Damiens), le lycée Alexandre Pétion (Port-au-Prince), le lycée Jean-Marie Vincent (Caradeux), le lycée Henri Christophe de Diquini (Carrefour) et le lycée Jacques Roumain de « Grand-Ravine »(Martissant).

Bureau de communication

du MENFP