La problématique de la traite des personnes occupe une place de choix dans l’élaboration de politiques publiques au sein de plusieurs gouvernements à travers le monde. Des plans globaux sont élaborés pour soutenir et accompagner les victimes de cette pratique inhumaine qui est considérée aujourd’hui comme une forme moderne d’esclavage. Des efforts colossaux sont déployés un peu partout pour prévenir et éradiquer ce fléau qui menace les droits fondamentaux de millions de personnes.

C’est dans ce contexte que le Premier ministre, Dr Ariel Henry, a procédé, ce jeudi 20 avril 2023 à l’hôtel Montana, au lancement du projet de Renforcement des capacités d’intervention du ministère des Affaires sociales dans le cadre de la mise en place du Comité national de lutte contre la traite des personnes (CNLTP). « Le Gouvernement entend faire de la lutte contre la traite des personnes l’une de ses priorités et prendra des mesures coercitives afin d’éradiquer cette pratique déshumanisante dans notre milieu. Nous réaffirmons, donc, notre volonté de la combattre sous toutes ses formes et sur tous les fronts. », a promis le chef du Gouvernement qui affirme avoir déjà pris les dispositions nécessaires pour permettre au comité de mener à bien la mission qui est la sienne. « Ainsi, pour l’exercice fiscal 2022-2023, nous avons affecté au budget du ministère des Affaires sociales une ligne budgétaire dans le but de renforcer l’opérationnalisation du comité. Nous maintiendrons cette ligne dans notre prochain budget. »

Conscient des faiblesses structurelles auxquelles fait face Haïti et du fait qu’elle soit reconnue comme l’un des pays d’origine, de transit et de destination de la traite et du trafic d’êtres humains selon certains rapports, le Premier ministre Ariel Henry dit croire cependant que « l’éradication de ce phénomène impose une réponse concertée, coordonnée, structurée qui transcende les clivages stériles auxquels nous sommes malheureusement habitués. »

D’un autre côté, le chef du Gouvernement haïtien en a profité pour exhorter les autres États à faire cause commune en envoyant des signaux clairs aux puissants réseaux de trafiquants de personnes à travers le monde sur leur volonté inébranlable d’en finir définitivement avec ce phénomène dégradant. « Mon gouvernement encourage vivement les Etats à s’impliquer dans cette lutte exaltante. Il est de notre intérêt de mettre fin à cette pratique inhumaine, dégradante, cauchemardesque. Nous devons travailler ensemble, partager les informations, nous responsabiliser mutuellement et pratiquer l’entraide judiciaire. C’est la condition sine qua non pour démanteler les réseaux de trafiquants dans notre pays et partout ailleurs, puisque c’est une activité multiforme et qui ignore les frontières. »
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