Le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF) a appris avec stupéfaction l’acte par lequel Stephy GRAPH CADICHON, une compatriote haïtienne, a été violée par un policier dominicain devant son fils de quatre ans à l’aéroport international de Las Americas, après avoir été illégalement incarcérée.

Le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes condamne avec véhémence ce crime odieux et demande aux autorités dominicaines de faire respecter les droits de nos compatriotes en terre voisine, notamment les femmes et les petites filles. Il est inacceptables que nos soeurs et frères continuent à être, battus, violés, traqués et tués comme des bêtes sauvages en terre voisine juste parce qu’ils sont des haïtiens.

Nous constatons à chaque fois qu’ils y a des différends politiques entre la République d’Haïti et la République Dominicaine, la vague de violences contre nos compatriotes augmentent de manière exagérée . Les femmes et les filles sont violées, les hommes sont battus et parfois même tués, même étant en toute légalite, nos compatriotes sont déportés massivement de manière arbitraire, empilés comme des animaux dans des véhicules inapropriés. De plus, des enfants brutalement arrachés des bras de leurs mères. sont déportés sans ces dernières, des mères déportées sans leurs enfants, même les femmes enceintes ne sont pas épargnées. Le respect de l’intégrité et de la dignité de nos soeurs et frères est baffoué.

Compte tenu de ces faits d’une extrême gravité et qui mérite une correction rapide de la part des autorités dominicaines, le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF) invite ces dernières à reviser les conventions internationales, les accords et les traités auxquels leur pays a souscrit en ce qui concerne le respect des droits de la femme; plus précisément la convention pour l’élimination de toutes les formes de violences contre les femmes et les filles (CEDEF: 1979), faisant obligations aux Etats de condamner les discriminations à l’égard des femmes dans tous les domaines, notamment dans les domaines politique, social, économique et culturel […] (CEDEF: article 2 et 3), et la convention interinteraméricaine pour la prévention, la sanction et l’élimination de la violence contre la femme.

(Convention de Belém do Para) signé le 9 juin 1994, qui est le premier accord intergouvernemental contraignant juridiquement les Etats signataires ainsi qu’un cadre politique et stratégique pour l’adoption de lois et de politiques coordonnées et la mise en œuvre de la criminalisation de toutes les formes de violence à l’égard des femmes, particulièrement la violence sexuelle. Ces instruments internationaux auxquels les deux pays ont souscrits, doivent être mis en application dans toute leur intégralité en terre voisine car l’on assiste à une escalade de violence à l’égard des femmes et des filles, qui reste généralement impunie. Ce n’est pas normal!

Par ailleurs, le MCFDF salue le support sans faille du Ministère de la femme de la République Dominicaine à l’endroit de notre compatriote. L’assistance Fournie à Stephy GRAPH CADICHON ne sera pas oubliée par le peuple haïtien. Néanmoins, le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes exige justice et réparation pour la compatriote sexuellement abusée. Par conséquent, des mesures importantes doivent être prises pour que cela ne se reproduise plus jamais sur aucune autre femme.

Toutefois, le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes demande au gouvernement dominicain de montrer sa volonté à éradiquer ces pratiques criminelles à l’encontre de nos compatriotes. Car leur comportement laxiste en dit long. Les femmes ne doivent pas continuer à subir de tels sorts. Il faut appliquer la loi contre tout agresseur. Il faut les punir selon la loi quelle que soit leur nationalité, selon les prescrits des instruments internationaux ratifiés par les Etats. Les haïtiennes et les haïtiens méritent d’être traités avec respect, selon les principes des accords internationaux régissant les droits et le respect de l’intégrité et la dignité de la personne humaine.

Sofia LOREUS

Ministre