Port-au-Prince, le 18 janvier 2023.- Mettre en place les dispositifs nécessaires en vue de l’organisation de la gouvernance du sous-système d’éducation non-formelle en impliquant tous les secteurs de la vie nationale, pour garantir des opportunités d’apprentissage tout au long de la vie, l’acquisition de compétences aux enfants, aux jeunes et aux adultes en situation difficile et à besoins spéciaux que l’éducation formelle ne peut satisfaire, c’est l’objectif poursuivi dans le cadre du « Projet d’amélioration de la gouvernance du sous-système d’éducation non-formelle(PAGENF) » lancé officiellement à Pétion-Ville, ce mardi 17 janvier 2023, par le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) de concert avec des partenaires.

« Lekòl pa ka tann ! Cela est vrai pour toutes les catégories sociales du pays. Lekòl pa ka tann ! Cela est vrai surtout pour ceux et celles qui n’ont pas pu poursuivre leur parcours scolaire. En considérant que l’éducation est un droit humain fondamental, nous avons une obligation éthique, une responsabilité publique et partagée pour ouvrir des fenêtres d’opportunité à ces jeunes filles et garçons qui ont été oubliés », c’est en ces termes que s’est exprimé le professeur Auguste D’Meza, qui prenait la parole au nom du ministre Nesmy Manigat, à l’ouverture de cette activité.

Selon M. D’Meza, l’éducation non-formelle qui est prise en compte au plus haut niveau du MENFP, ne peut pas se résumer à une catégorie de délaissés. L’éducation non-formelle, a-t-il insisté, doit englober toutes les catégories de délaissés de la société. Il a cité entre autres, ceux qui n’ont jamais eu l’opportunité d’aller à l’école et ceux qui ont été déscolarisés pour des raisons diverses.

« Il ne faut pas qu’on les oublie. Il faut qu’on ait en vue, en permanence, ces adolescents et ces adolescentes que nous avons gommés de la liste de bénéficiaires de services publics », a-t-il fait remarquer tout en remerciant l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO) pour son appui technique et le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) pour son appui technique et financier au « Projet d’amélioration de la gouvernance du sous-système d’éducation non-formelle (PAGENF) ».

Le professeur Auguste D’Meza a pris du temps à saluer la Banque mondiale – via le Projet PROMESSE (Promoting a More Equitable, Sustainable and Safer Education) -, qui a répondu à l’appel pressant du ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) et du Bureau de la Secrétairerie d’État à l’Alphabétisation et à l’Education non-formelle pour que ce sous-secteur puisse disposer d’un budget pour au moins le structurer et l’organiser dans un premier temps.

Le ministère, a-t-il rappelé, en comprenant l’importance de l’éducation non-formelle, a voulu doter ce sous-secteur, en premier lieu, d’une Politique nationale, puis d’un plan d’actions, mais aussi d’une Commission interinstitutionnelle.

Pour sa part, la Secrétaire d’État à l’Alphabétisation a fait remarquer que le poids de l’éducation non-formelle dans le combat visant le développement du pays, n’est pas du tout négligeable. Selon Sandra Jacques Michel Saint-Georges, l’éducation non-formelle constitue un instrument incontournable pour placer le pays sur les rails du progrès social et économique.

Cependant, Mme Saint-Georges juge nécessaire à ce que tout un chacun – à commencer par les instances étatiques concernées -, mette la main à la patte afin d’œuvrer à l’amélioration de la gouvernance du sous-secteur d’éducation non-formelle.

Kendy Nicolas, directeur de l’Enseignement fondamental a tenu à saluer, pour sa part, tous les acteurs qui ont travaillé et qui travaillent encore pour le renforcement du sous-secteur d’éducation non-formelle.

« Votre participation à cet événement majeur traduit votre intérêt pour le développement de l’éducation en Haïti, mais aussi pour le respect du droit à l’éducation », a déclaré Kendy Nicolas, soutenant que la régulation de ce sous-secteur constitue un point clé pour son développement.

Et, dans ce souci de régulation, le responsable national de l’Enseignement fondamental, a rappelé que l’État, à travers une décision ministérielle, a mis en place la Commission interinstitutionnelle d’éducation non-formelle (CIENF) qui est un mécanisme de concertation, d’harmonisation entre les acteurs.

« L’éducation non-formelle est une priorité du Plan décennal d’éducation et de formation(PDEF) 2020-2030, traduite à travers deux sous-programmes : l’éducation des enfants en dehors de l’école, et l’éducation et l’alphabétisation des adultes », a souligné de son côté, le représentant l’UNICEF en Haïti, avant d’attirer l’attention sur la dimension du chantier qui démarre, se lui, avec ce projet.

Pour Bruno Maes, le « Projet d’amélioration de la gouvernance du sous-système d’éducation non-formelle(PAGENF) » est une bonne opportunité pour toute la communauté scolaire de renouveler son engagement en vue d’alphabétiser tous les adultes, en particulier les jeunes filles, d’assurer une éducation de qualité aux enfants qui ont accès au système formel, afin d’éviter leur décrochage, et d’accompagner les enfants en dehors du système formel par des stratégies d’éducation alternative.

Avély Alcénat, qui représentait l’Office national de partenariat en éducation (ONAPE), s’est réjoui de prendre part à une activité concrète en lien, a-t-il dit, à l’éducation non-formelle. Il espère que les parties prenantes ne baissent pas les bras en ce qui a trait au suivi de cette démarche visant l’amélioration de la gouvernance de ce sous-secteur, en vue d’aboutir aux résultats escomptés.

Jacques Michel Gourgues, représentant de la Banque mondiale à cette activité, dit croire pertinemment que ce projet aidera le pays à dynamiser le sous-secteur d’éducation non-formelle.

Jean Luc Tondreau, qui parlait au nom de l’UNESCO, a renouvelé sa plaidoirie pour la consolidation du sous-secteur d’éducation non-formelle qui permet, de son point de vue, de donner une deuxième chance de réussite aux gens qui n’ont pas été scolarisés ou qui ont été déscolarisés.

Renouvelant sa foi, notamment, dans le potentiel des Centres d’éducation familiale, Jean Luc Tondreau est de ceux qui croient que la prise en main du sous-secteur d’éducation non-formelle sera d’une grande contribution à l’amélioration des conditions de vie d’une bonne part de la population haïtienne.

Outre des cadres du MENFP et de plusieurs autres ministères, il faut noter que des superviseurs, des moniteurs et monitrices, des apprenants des Centres d’éducation familiale ont pris part à cette assise sur la gouvernance du sous-secteur d’éducation non-formelle.

Le « Projet d’amélioration de la gouvernance du sous-système d’éducation non-formelle (PAGENF) » s’étend sur trois ans (2022-2025). Il vise à doter le MENFP de normes, de standards et d’outils pouvant faciliter la coordination et la gestion de la politique d’éducation non-formelle.

Sa mise en œuvre mobilisera plus de 2 millions de dollars américains. Ce financement, sollicité par le MENFP, provient du Partenariat mondial de l’éducation via « Education Sector Program Implémentation Grant (ESPIG) » ou « Subvention pour la Mise en Œuvre du Programme Sectoriel d’Éducation » mise en œuvre par la Banque mondiale dans le cadre d’un autre projet plus vaste, le PROMESSE (Promoting a More Equitable, Sustainable and Safer Education).

Bureau de de communication/MENFP