Honneur aux éducateurs et intégration d’une centaine de jeunes enseignants dans le système éducatif

Port-au-Prince le 24 janvier2022.- En présence du Premier ministre, Dr Ariel Henry, accompagné de plusieurs membres de son cabinet ministériel, des éducateurs et des éducatrices, y compris ceux qui ont facilité la reprise des activités scolaires dans les zones précaires, ont été honorés par la primature et le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), dans le cadre d’une cérémonie organisée au Karibe Convention Center, ce lundi 24 janvier 2022, à l’occasion de la quatrième Journée internationale de l’éducation, célébrée autour du thème : « Changer de cap, transformer l’éducation ».

Les dix personnalités – la plupart, des personnels enseignants – à qui un hommage bien mérité a été rendu sont venues du lycée national de La Saline, du lycée Daniel Fignolé, du lycée Alexandre Pétion, de l’école nationale de Cité-Soleil et de la police communautaire éducative (Edupol). Une plaque honneur et mérite a été décernée à chacune d’elles dans l’idée de saluer leur contribution citoyenne à la reprise des activités scolaires dans les quartiers en proie à la violence armée, destructrice des vies et des biens.

Une distinction à titre posthume a été octroyée à Grégory Saint-Hilaire, étudiant de l’école normale supérieure (ENS) qui a été, rappelons-le, tué par balles le 2 novembre 2020 à l’intérieur de l’établissement. Grégory Saint-Hilaire prêtait ses services, notamment, au lycée Jacques Roumain de « Gran Ravin » à Martissant. Claudette Faustin, éplorée mais digne, a reçu des mains du Premier ministre Ariel Henry cette insigne renforçant encore l’immortalité de son fils.

Lettres de nomination et Permis provisoire d’enseigner
D’autre part, des lettres de nomination signées par le chef du gouvernement et des Permis provisoire d’enseigner (PPE) certifiés par le ministre de l’Education nationale ont été remis à ces jeunes diplômés qui aspirent à enseigner aux niveaux du fondamental et du secondaire.
Les 100 recrues qui se trouvaient sur place sont issus de l’école normale supérieure (ENS), de l’école nationale de géologie appliquée (ENGA), de la faculté de Droit et des Sciences économiques de l’université d’État d’Haïti, de la Formation initiale accélérée (FIA), de l’école nationale des Arts (ENARTS), du centre de Formation des enseignants de l’école fondamentale (CEFEF). Des cas de régularisation de la situation d’un certain nombre d’enseignants ont également été touchés.

Le cas emblématique du jeune normalien Wilkens Risemé
Parmi les jeunes appelés à intégrer, en bonne et due forme, les salles de classe, on distinguait Wilkens Risemé. Cet étudiant finissant au département des sciences physiques de l’école normale supérieure, promotion 2014-2028, était contraint de se transformer en marchand de bonbons et d’autres confiseries à base de sucre aromatisé. Mais, dès le jour de son installation, le 26 novembre écoulé, le ministre Nesmy Manigat s’était entretenu avec Wilkens Risemé et lui avait fait la promesse qu’il allait être reçu sous peu comme enseignant ; un engagement pris à l’endroit de dizaines d’autres jeunes normaliens.
« Chaque enfant laissé en dehors de l’école, est un pas de plus vers l’insécurité »
Intervenant dans le cadre de cette cérémonie, le Premier ministre a déclaré reconnaître que l’école est au cœur de l’inclusion sociale. Le Dr Ariel Henry a réitéré l’engagement et la volonté du gouvernement à consolider les réformes devant conduire à un système éducatif qui promeut les valeurs citoyennes du vivre-ensemble.

Il est d’avis que l’éducation est un bien public et qu’il est de la responsabilité de l’Etat de garantir une éducation inclusive, équitable et de qualité à tous les enfants du pays, peu importe où ils vivent. « Qu’il s’agisse de la troisième circonscription de Port-au-Prince où la grande majorité des écoles publiques et non publiques est fermée ou dysfonctionnelle, qu’il s’agisse des écoles des départements des Nippes, du Sud et de la Grand-Anse, l’heure est à l’action au sein de tout le gouvernement », a soutenu le Dr Ariel Henry.

« Chaque enfant laissé en dehors de l’école, est un pas de plus vers l’insécurité », a souligné le chef du gouvernement qui a salué, au passage, l’esprit de dialogue, d’écoute active et de sérénité observée au sein du secteur éducatif ; tout cela animé généreusement par les associations partenaires de l’enseignement non-public.

Nécessité des compétences de base et de vie
Le ministre de l’Éducation nationale estime que ces nouveaux enseignants ont tout le bagage qu’il faut pour intégrer le système éducatif. Selon le titulaire du MENFP, ces recrues font partie d’une cohorte de jeunes enseignants qui viendront renforcer le nouveau secondaire mais aussi l’enseignement fondamental. Le ministre Nesmy Manigat a fait référence aux nouvelles matières disciplinaires, en particulier l’éducation à la citoyenneté et au développement durable, l’enseignement du créole, l’éducation artistique et culturelle, l’économie et à l’enseignement des géosciences.

Par ailleurs, il a annoncé la réactivation de la Commission nationale scientifique et du curriculum dont la mission est de conduire la réflexion sur le grand chantier de la rénovation curriculaire ou encore le Cadre d’orientation curriculaire.

Registre national des enseignants, carte d’identité école, obligation des conseils d’école impliquant la communauté, sont, en effet, d’autres chantiers annoncés par le ministre Nesmy Manigat, dont la mise en œuvre, indique-t-il, sera effective dès la rentrée scolaire de septembre 2022. « Il faut de l’ordre dans nos établissements de formation », a insisté le ministre, avant d’attirer l’attention sur le profil de citoyens et de citoyennes à former pour le pays ; des jeunes ayant des compétences de base et de vie, des jeunes sensibilisés aux risques auxquels la planète est exposée.

Soutiens aux élèves, enseignants et familles vulnérables
L’ambassadeur Bruno Maes, à la fois représentant du Fonds des nations unies pour l’enfance (UNICEF) et coordonnateur du Groupe sectoriel pour l’éducation en Haïti, a salué les efforts continus de l’État haïtien via le MENFP pour faciliter l’accès de tous les enfants aux opportunités d’apprentissage, y compris en situation d’urgence, au cours de ces deux dernières décennies ; mais plus récemment, les initiatives louables relatives à la réouverture des écoles dans les quartiers sensibles de Port-au-Prince touchés par la violence urbaine, et les écoles dans les trois départements du Grand Sud, affectés par le tremblement de terre du 14 août 2021.

Il a réitéré le soutien de son organisme de continuer à œuvrer aux côtés du ministère en vue du bien-être de tous les enfants du pays tout en défendant l’idée de dégager de « nouvelles ressources qui pourraient servir de levier pour soutenir les élèves et les enseignants dans la récupération des heures d’apprentissage perdues, et les familles vulnérables à payer les frais scolaires des enfants. Elles permettraient à l’éducation d’aller au-delà des lieux d’apprentissage, afin de reconstruire la santé mentale et physique, d’assurer le développement social et la nutrition des enfants ».
« L’UNICEF et d’autres agences sœurs travaillent aux côtés de l’État haïtien pour le bien-être de tous les enfants, adolescents et jeunes d’Haïti, sans distinction aucune », a déclaré, in fine, l’ambassadeur Bruno Maes.

Bureau de communication
du MENFP