La 45e session du Comité du patrimoine mondial s’est achevée lundi 25 septembre à Riyad (Arabie Saoudite). Cette année, le Comité a inscrit 42 nouveaux sites et approuvé l’extension de 5 sites sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

À l’issue de ses quinze jours de travaux, le Comité a inscrit 42 nouveaux sites, dont 33 sites culturels et 9 sites naturels. Ces sites bénéficient ainsi du plus haut niveau de protection patrimonial au monde. Ils pourront aussi avoir accès à de nouvelles opportunités d’assistance technique et financière de l’UNESCO. Ces inscriptions portent à 1199 le nombre total de sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, dans 168 pays. Le Comité du patrimoine mondial a par ailleurs approuvé l’extension de 5 sites et examiné l’état de conservation de 263 sites déjà inscrits.

Les représentants des 195 Etats Parties à la Convention du patrimoine mondial et près de 300 organisations de la société civile étaient présents à Riyad dans le cadre de cette session du Comité. Ils ont travaillé ensemble à comment relever les importants défis mondiaux qui se posent pour le patrimoine : le dérèglement climatique, le développement urbain et la pression démographique, les conflits armés ou encore le tourisme de masse.

Des études et des solutions innovantes de conservation, de gestion et de sensibilisation du public ont aussi été présentées par l’UNESCO, tel que l’outil immersif Dive Into Héritage, qui permettra d’ici 2025 au grand public d’explorer en ligne des sites du patrimoine mondial.

Enfin, six biens du patrimoine mondial situés en Côte d’Ivoire, au Ghana, en Egypte, en Haïti, dans les Îles Marshall et au Sri Lanka se sont vus attribuer des fonds internationaux, pour un montant total de 336 000 dollars, qui soutiendront des projets locaux de conservation. En 2022 et 2023, plus d’une trentaine de sites avaient déjà bénéficié de telles aides financières, pour un montant total de plus de 1 million de dollars.

Avec 5 nouveaux sites inscrits cette année, l’Afrique a franchi le cap symbolique des 100 sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. Le Rwanda a compté ses 2 toutes premières inscriptions : le « Parc national de Nyungwe » et les Sites mémoriaux du génocide à « Nyamata, Murambi, Gisozi et Bisesero ». Cette session a aussi été marquée par le retrait de la Liste du patrimoine mondial en péril des « Tombes des rois du Buganda à Kasubi », à la suite d’un ambitieux projet de restauration mis en œuvre par l’Ouganda et les communautés locales avec le soutien de l’UNESCO.

Pour continuer à accroître la place du patrimoine africain sur la Liste du patrimoine mondial, les États parties à la Convention ont adopté pendant cette session une stratégie dédiée à ce continent, élaborée par l’UNESCO. Elle va permettre de mieux appuyer les Etats africains dans la conduite de leurs projets locaux de conservation ainsi que dans l’élaboration de dossiers de candidatures pour le patrimoine mondial.

Durant cette session, deux sites ukrainiens ont été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril, en raison des menaces liées aux bombardements : « la Cathédrale Sainte-Sophie et l’ensemble des bâtiments monastiques et Laure de Kyiv-Petchersk » et « Lviv – ensemble du centre historique » Ils y rejoignent le « Centre historique d’Odesa », déjà inscrit au mois de janvier 2023 pour le même motif.

Cette inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril permettra de renforcer encore davantage les mesures locales de conservation. Elle ouvre droit à un appui technique et financier international, tout en alertant l’ensemble des 195 Etats parties à la Convention sur l’importance qu’ils contribuent à protéger ces sites

Au cours de cette session, 3 sites de mémoire liés à des conflits récents ont rejoint la Liste du patrimoine mondial : « Musée et lieu de Mémoire de l’ESMA – Ancien centre clandestin de détention, de torture et d’extermination » (Argentine), « Sites mémoriaux du génocide : Nyamata, Murambi, Gisozi et Bisesero » (Rwanda), ainsi que « Les sites funéraires et mémoriels de la Première Guerre mondiale (Front Ouest) » (Belgique, France).

Les sites de mémoire désignent des lieux où s’est produit un événement qu’une nation et son peuple ou une partie de ses communautés veulent se remémorer. Accessibles ou rendus accessibles au public, ils représentent des lieux de réconciliation, de recueillement et de réflexion apaisée. L’inscription des sites de mémoire sur la Liste du patrimoine mondial leur confère une dimension universelle et reconnaît leur participation aux processus de paix.

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