Port-au-Prince le 19 novembre 2022.- Le 29 mars 1987, le peuple haïtien proclame sa nouvelle Constitution qui, entre autres, garantit les droits inaliénables et imprescriptibles à la vie, à la liberté et la poursuite du bonheur en consacrant particulièrement ceux des enfants des adolescents et des jeunes. Le 20 novembre 1989, Haïti, aux côtés des pays du monde entier signait la Convention internationale des droits de l’infant (CIDE) renforçant ainsi les droits consacrés dans la Constitution de chaque enfant de survivre, se développer, s’épanouir, apprendre et devenir une bon-ne citoyen-ne.

En plus de la journée nationale consacrée aux enfants le deuxième dimanche du mois de juin, chaque 20 novembre,Haïti célèbre les droits des enfants, un créneau qui leur permet de s’exprimer, s’affirmer et s’engager. C’est aussi un tremplinpour les adultes de se remémorer leur obligation d’être modèle et de s’acquitter civiquement et patriotiquement de leur devoir de bâtir la nation dans laquelle tous nos enfants auront la possibilité de réaliser pleinement leur potentiel et de grandir en bonne santé dans la paix et dans la dignité.

Après avoir échappé, non sans peine, à l’atrocité des désastrescausés par la crise sanitaire de la COVID-19, le pays s’efforce de se relever d’une crise socio économique et politique tenaillée par l’insécurité, l’inflation, les vagues déshumanisantes de déportation et la nouvelle crise sanitaire du choléra qui gagne du terrain. Cette conjoncture bouleverse notre société, exacerbe la précarité, renforce les inégalités, affaiblit et appauvrit les familles, affectant en premier lieu les enfants, qui en sont les victimes.

La crise sécuritaire et économique perturbe la rentrée des classes depuis le mois de septembre 2022, sans négliger ses répercussions sur l’université, le commerce, bref la vie nationale et son impact sur les progrès durement acquis ces 11dernières années pour faire progresser les droits des enfants. Ainsi, à l’occasion de ce 20 novembre 2022, l’Institut du Bien-Etre Social et de Recherches (IBESR) alerte sur les conséquences graves de la crise socio économique, politique, sécuritaire et sanitaire sur la santé mentale des enfants et de tous les citoyens-nes du pays. Elle rappelle les engagements d’Haïti pour l’effectivité d’un Etat de droit et le maintien d’un climat propice à l’éducation et à l’épanouissement des enfants et des jeunes.

Nous sommes parvenus à un moment historique où tous les acteurs, tous les secteurs de la vie nationale doivent consentirun dépassement de soi pour tenir le flambeau de l’union qui permettra le renouveau d’Haïti et sa voie vers le développement et la construction de l’Etat de droit où les enfants, les adolescents et les jeunes ont la possibilité de grandir dans leur famille, de s’exprimer, d’être entendu et de bâtir leur avenir. La promotion et le respect des droits de l’enfant ne doit pas rester un simple idéal mais doit devenir un combat et une réalité au quotidien. Unissons nos forces pour construire une société non violente au bénéfice des enfants.

Arielle Jeanty Villedrouin

Directrice Générale